Genève, 1er avril 2025 – Lors du Dialogue Interactif Renforcé organisé par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, la République Démocratique du Congo (RDC) a porté un message d’une rare intensité. Représentée par Son Excellence Maître Chantal Chambu Mwavita, Ministre des Droits Humains, la délégation congolaise a dénoncé avec force les violations massives des droits humains perpétrées dans l’Est du pays par l’armée rwandaise, accompagnée de ses alliés du M23 et de l’Alliance Fleuve Congo.

Un cri d’alarme face aux atrocités en RDC

Dans son allocution, Maître Chambu Mwavita a exprimé une profonde consternation face aux crimes internationaux commis en toute impunité dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Elle a décrit des scènes de violence sans précédent : assassinats de civils, violences sexuelles, enrôlement d’enfants, exécutions sommaires et déplacements forcés massifs. Depuis janvier 2025, ces attaques auraient causé plus de 7 000 morts, détruit 90 sites d’accueil pour déplacés et plongé 27 millions de personnes dans une situation humanitaire critique.

Face à ces drames, la RDC s’appuie sur la récente résolution A/HRC/S-37/L.1, adoptée lors de la 37e session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme en février, qui condamne l’occupation militaire rwandaise et exige des mesures concrètes pour mettre fin aux violations en cours.

Des actions concrètes pour la justice et les droits humains

Malgré l’adoption de cette résolution diplomatique historique, la situation sur le terrain reste alarmante. Le Gouvernement congolais travaille activement pour soutenir la Mission d’établissement des faits du Haut-Commissariat des Nations Unies en facilitant l’accès des victimes aux moyens de dénonciation. Il a notamment traduit les documents de recueil de témoignages en swahili, afin de rendre la justice accessible à toutes les communautés.

Des discussions de haut niveau ont également eu lieu entre les autorités congolaises et l’Équipe d’Experts Internationaux Indépendants, visant à renforcer la lutte contre l’impunité des crimes de guerre et des violations des droits humains en RDC. Par ailleurs, le Ministère des Droits Humains mène des initiatives pour protéger les défenseurs des droits humains contraints à l’exil et pour instaurer des mécanismes de justice transitionnelle, essentiels pour assurer des réparations aux victimes.

Un appel urgent à la solidarité internationale

La Ministre Chambu Mwavita a insisté sur la nécessité d’un soutien international sans faille. « Nous avons besoin d’une solidarité internationale sans faille pour mettre fin aux souffrances du peuple congolais. Nous ne cesserons jamais de réclamer justice pour nos citoyens et le respect de notre souveraineté », a-t-elle déclaré. Elle a salué les pays et organisations qui ont déjà pris des mesures courageuses, notamment en imposant des sanctions contre le Rwanda et en fournissant une aide humanitaire essentielle. Elle a également appelé les autres États à intensifier leur pression diplomatique afin d’obtenir le retrait immédiat des troupes rwandaises et la cessation des hostilités.

Une nation debout malgré l’adversité

La RDC continue de faire front malgré la crise. Un plan de mise en œuvre des recommandations issues de l’Examen Périodique Universel (EPU) est actuellement en cours d’élaboration, et devrait être bientôt validé par toutes les parties prenantes. Ce plan, conjugué aux actions de la CPI et aux mesures nationales, témoigne de la résilience du peuple congolais et de la détermination de son gouvernement à poursuivre le combat pour la justice, la paix et le respect des droits humains.